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Accord de QVCT en entreprise : obligations, négociation et mise en place

La Qualité de Vie et des Conditions de Travail (QVCT) est devenue un enjeu majeur pour les entreprises, non seulement pour améliorer le bien-être des salariés, mais aussi pour répondre à des obligations légales. Découvrez les obligations des employeurs concernant l’accord de QVCT, ainsi que les étapes essentielles pour le négocier et le mettre en place efficacement.

QVCT : de quoi s’agit-il ?

La démarche de Qualité de Vie et des Conditions de Travail (QVCT) vise à améliorer les conditions de travail et à mieux concilier la vie professionnelle et la vie personnelle des collaborateurs. La loi « santé au travail » du 2 août 2021 a transformé l’ancienne QVT en QVCT, intégrant les questions des conditions de travail à partir du 31 mars 2022. La négociation sur la QVCT constitue une obligation légale pour certaines entreprises, notamment celles dotées d’une section syndicale.

Accord de QVCT : obligations et négociations

Obligations de l’Employeur concernant l’accord QVCT

Selon l’article L. 2242-1 du Code du travail, les entreprises avec une section syndicale doivent engager régulièrement des négociations sur divers thèmes, incluant la rémunération, le temps de travail, l’égalité femme/homme, et la qualité de vie et des conditions de travail. En l’absence d’un accord de méthode, ces négociations doivent se tenir annuellement, mais en présence d’un tel accord, la négociation peut avoir lieu maximum tous les quatre ans.

Les entreprises de plus de 300 salariés doivent également engager des négociations sur la gestion des emplois et des parcours professionnels (GEPP) tous les trois ans.

Contenu de l’accord de négociation sur la QVCT

L’article L. 2242-17 du Code du travail identifie sept sous-thèmes pour la négociation d’un accord de QVCT :

  1. Articulation vie personnelle et vie professionnelle.
  2. Égalité professionnelle entre les femmes et les hommes.
  3. Lutte contre les discriminations.
  4. Insertion et maintien dans l’emploi des travailleurs handicapés.
  5. Définition d’un régime de prévoyance.
  6. Exercice du droit d’expression directe et collective.
  7. Droit à la déconnexion.

Également, les entreprises de plus de 50 salariés et dotées d’une section syndicale, doivent inclure les mesures visant à améliorer la mobilité des salariés entre leur lieu de résidence habituelle et leur lieu de travail.

Lorsqu’une négociation est en cours, aucune décision unilatérale ne peut être prise sur les sujets négociés, sauf en cas d’urgence ou pour des cas individuels.

L’employeur est tenu de lancer des négociations. Dans le cas contraire, il risque une peine d’un an d’emprisonnement et une amende de 3750€. De plus, une pénalité financière peut être imposée aux entreprises d’au moins 50 salariés qui ne respectent pas leur obligation de conclure un accord sur l’égalité professionnelle ou qui ne disposent pas d’un plan d’action sur ce sujet.

En cas d’absence d’accord entre les parties prenantes, un procès-verbal de désaccord doit être rédigé. Ce document doit inclure les propositions de chaque partie ainsi que les mesures unilatérales que l’employeur s’engage à mettre en œuvre.

Mise en place de la négociation de l’accord de QVCT

La négociation sur la QVCT se déroule en quatre étapes qui ont toutes leur importance :

  1. Diagnostic : Identifier les problématiques à cibler, via l’analyse des données sociales, du DUERP (Document Unique d’Évaluation des Risques Professionnels), et des rapports du médecin du travail.
  2. Plan d’action : Définir des objectifs concrets, réalisables et atteignables, et les moyens pour les atteindre, avec des engagements sur la durée.
  3. Indicateurs de suivi : Mettre en place des indicateurs pour suivre l’efficacité des mesures.
  4. Suivi et évaluation : Évaluer annuellement les mesures mises en place pour ajuster les actions si nécessaire.

L’implication de toutes les parties prenantes est importante dans la négociation de ce type d’accord.

La qualité de vie au travail étant une des préoccupations majeures des collaborateurs et managers, il est crucial de les consulter. Ils peuvent par exemple s’exprimer via des groupes d’expression ou des enquêtes internes.

La négociation de l’accord QVCT est une obligation légale qui, bien menée, peut devenir un levier puissant pour améliorer les conditions de travail et le bien-être des salariés. Les chefs d’entreprise et DRH doivent s’engager sérieusement et loyalement dans ce processus pour en tirer tous les bénéfices possibles.

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